L’application EANA 2 : une application de fichage des élèves allophones

Alors que le gouvernement a fait voter la loi Immigration – Darmanin, l’administration a présenté aux directeurs l’application EANA2.

Dans cette application, les directeurs doivent renseigner la situation administrative de l’enfant, ainsi que celle de l’ensemble des membres de sa famille présents sur le territoire français. Il s’agit donc de ficher les élèves, alors même que l’école est en France obligatoire pour les enfants de 3 à 16 ans, peu importe leur situation administrative, aucune condition de nationalité n’étant requise pour inscrire son enfant. La non-discrimination à l’égard des enfants étrangers est expressément rappelée par le ministère de l’éducation nationale (circulaires du 6 juin 1991 et du 20 mars 2002).

Cette application finalement est finalement une nouvelle tâche administrative et dénuée de sens pour les directeurs. Jusqu’à présent, c’étaient les IEN qui rendaient compte chaque année du suivi des élèves allophones et n’avait aucune obligation de renseigner la situation administrative de l’enfant.

Pour nos syndicats et notre fédération, le rôle des directeurs n’est pas de mener un interrogatoire auprès des familles pour répondre à cette enquête.

De plus, cette application ne protège pas les données confidentielles des élèves. Chaque directeur peut consulter librement le dossier de n’importe quel élève allophone du département.

Nos syndicats et notre fédération s’interrogent sur la finalité de cette enquête administrative. En quoi renseigner le statut administratif d’un élève sur le territoire français est-il un enjeu dans sa scolarité ?

Une telle application révèle la manière dont le ministère entend traiter ses personnels, comme les élèves et leur famille, nous deviendrions les courroies de transmissions de mesures réactionnaires. C’est à la mesure du mépris affiché par la nouvelle ministre de l’Education nationale, Mme Amélie Oudéa-Castéra. Nous sommes là pour instruire les élèves, pas pour les dénoncer, nous sommes là pour fournir un enseignement de qualité, au sein de l’Ecole publique, pas pour les stigmatiser comme le fait l’Acte II de l’école inclusive ou la ministre en faisant l’apologie de l’école privée. C’est pourquoi nous appelons à la grève et manifestation le jeudi 25 janvier, pour le dire sous les fenêtres de la ministre.