Rentrée carte scolaire : une saignée sans précédent ?

Le projet de loi de finances 2025 du gouvernement Barnier prévoyait 4000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale pour la rentrée 2025, dont 3155 dans le 1er degré. Rappelons que la suppression de 650 postes à la rentrée 2024 par le Ministre Attal s’est traduite par 200 fermetures fermes de classes dans les Hauts de Seine, avec une dotation de – 50 postes pour notre département !

Le budget 2025, censuré le 4 décembre, aurait ainsi amené à une dotation de l’ordre de -250 postes entraînant des centaines de fermetures de classe.

C’est contre ces suppressions de postes, entre autres, que des milliers d’enseignants du département étaient en grève le 5 décembre dernier.

La chute du gouvernement Barnier ne donne aucune garantie sur le fait que les revendications ont été entendues. Bien au contraire, si le budget a été censuré, il n’a pas été enterré pour autant. Lundi 16 décembre, la loi spéciale a été adoptée à l’unanimité par les députés, et le mercredi 18 décembre également par les sénateurs.  Cette loi a été déposée par les ministres démissionnaires le 11 décembre, soit deux jours avant la nomination du nouveau premier Ministre François Bayrou. Elle a donc été rédigée par les mêmes ministres qui avaient prévu pour le budget 2025.

La note d’accompagnement de cette loi stipule que pour chaque ministère le budget ne pourra pas dépasser celui de 2024, il pourra par contre être diminué si le nouveau gouvernement le souhaite, sans avoir à soumettre cela à l’Assemblée Nationale.

·     Le Monde du 17 décembre nous apprend que « dans une circulaire envoyée la veille de sa démission forcée, Michel Barnier a provisoirement imposé une diète sévère à l’Etat. Tant qu’aucun budget n’est voté, il est demandé à tous les ministères de limiter leurs dépenses au strict minimum, de ne pas remplacer tous les départs de fonctionnaires, de ne lancer aucun nouvel investissement, de n’engager aucune dépense nouvelle, aucune subvention, hormis cas d’urgence nationale nécessitant une action immédiate pour préserver la sécurité ou les intérêts vitaux du pays ». Cette circulaire en date du 12 décembre 2024 et qui doit déboucher sur un décret, permet au nouveau gouvernement de mettre en œuvre sans attendre de nouvelles mesures d’austérité conformes au projet de loi de finances qui a été censuré et par conséquent de préparer la carte scolaire 2025 avec des fermetures massives de postes et de classes, de poursuivre le gel du point d’indice, de remettre les 3 jours de carence…

·     La nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, dans une interview donnée dimanche 5 janvier au soir, indiquait qu’ « une discussion [est] en cours », s’agissant du nombre de postes supprimés. 

·     Le Comité Social d’Administration ministériel, prévu le 7 janvier 2025, qui devait débattre de la répartition des moyens alloués aux académies pour la prochaine rentrée, a été reporté au 10 janvier.

Alors que la situation dans les écoles est catastrophique en cette rentrée, avec des remplaçants affectés à l’année, avec un manque patent d’enseignants spécialisés que ce soit en RASED, en ULIS, dans les établissements sociaux et médico-sociaux où 24.000 élèves ne peuvent accéder faute de places … ce sont au contraire des milliers de postes qui devraient être créés par le gouvernement, pour rétablir des conditions d’enseignement et d’apprentissage correctes.


Rappelons qu’un rapport réalisé par l’Inspection Générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGESR), commandé par Matignon, envisage la fermeture de 2000 écoles et la suppression de 5000 postes d’enseignants, en proposant plusieurs scénarios : hausse des effectifs des classes avec un relèvement des seuils – déjà insupportables – d’ouverture/fermeture de classe, hausse des effectifs dans les classes dédoublées en REP/REP+, ou encore fermetures ou fusions d’écoles au prétexte d’une révision du «maillage territorial ». Il est également fortement à craindre que le régime des décharges de service des directeurs d’école, en REP et REP+, acquis de haute lutte depuis 25 ans dans notre département, soit lui aussi menacé !


Selon le calendrier prévisionnel, un CSA départemental carte scolaire est prévu le jeudi 30 janvier. Il devait être précédé d’un groupe de travail, avec les organisations syndicales, le vendredi 24 janvier. Pour autant, en raison du report du CSA ministériel, nous n’avons actuellement pas de confirmation de ces dates…

Quoi qu’il en soit, la représentante du SNUDI-FO 92 défendra toutes les situations d’école revendiquant une annulation de fermeture, une ouverture de classe, de dispositif, … Il est très urgent de nous transmettre tous les éléments indispensables pour défendre votre école, avec les chiffres actualisés.