FNEC FP FO – jeudi 7 septembre 2023
Monsieur le directeur académique,
Cette rentrée se déroule dans un contexte extrêmement difficile pour tous les salariés avec l’effondrement du pouvoir d’achat, les attaques gouvernementales contre la sécurité sociale et la remise en cause des remboursements des soins et des médicaments, la flambée des prix… Ainsi le prix des fournitures scolaires a augmenté de 23% en un an pour un élève de l’école primaire.
Dans cette situation, avec la FGF-FO, le SNUDI-FO 92 revendique l’augmentation générale des salaires à hauteur de l’inflation, avec 10% d’augmentation de la valeur du point d’indice immédiatement, et l’ouverture de négociations pour le rattrapage du pouvoir d’achat perdu depuis 2000, à hauteur de 27,5% de la valeur du point d’indice.
Le « pacte » enseignant n’est en aucun cas une revalorisation. Il constitue une nouvelle attaque contre le Statut général et la grille de rémunération des fonctionnaires, et poursuit, avec son pendant le « CNR » et ses projets locaux de « l’Ecole, faisons-la ensemble », l’explosion du cadre national de l’Ecole. Le « pacte » remet en cause les différents corps de fonctionnaires et leurs spécificités et vise à créer une hiérarchie intermédiaire, qui individualise les salaires, la carrière et introduit le salaire à la tâche. Force Ouvrière rappelle sa revendication de retrait du pacte et d’augmentation générale des salaires.
A propos des valeurs de la République et de la laïcité, beaucoup de choses sont affirmées au nom de la laïcité en cette rentrée. Rappelons que la laïcité de l’Ecole et de l’État suppose la séparation totale entre l’Ecole, l’État d’un côté, et les églises de l’autre côté. Le Président Macron et le Ministre Attal parlent de la défense de la laïcité alors que chaque année ils offrent plus de 12 milliards d’euros de fonds publics aux écoles privées, principalement catholiques ! lls osent parler de laïcité alors qu’ils privent l’Ecole publique de tous les moyens nécessaires, alors que des milliers d’enseignants manquent à cette rentrée, et qu’ils poussent de ce fait de plus en plus de familles à choisir comme moindre mal d’envoyer leurs enfants à l’école privée !
A l’opposé des dernières mesures gouvernementales, pour Force Ouvrière, « défendre la Laïcité », c’est agir pour l’abrogation des lois anti-laïques, pour l’arrêt des mesures de territorialisation et de privatisation de l’Ecole, pour le respect de la loi de 1905, qui assure la liberté de conscience et la neutralité de l’Etat, lequel ne reconnait, ne salarie et ne subventionne aucun culte (article 2 de la loi de 1905), pour le respect du principe « à l’Ecole publique, fonds publics, à Ecole privée, fonds privés ».
Concernant la Direction d’école : le ministre Attal confirme et amplifie les projets destructeurs de ses prédécesseurs.
L’été est décidément une période propice pour faire passer les mauvais coups contre les salariés, en témoigne la publication le 30 juillet par le gouvernement Macron-Borne des décrets d’application de la réforme des retraites, toujours massivement rejetée par les travailleurs et la population !
De la même manière, à quelques jours de la rentrée scolaire, le ministre Attal a choisi de faire paraître le décret n°2023-777 relatif aux directeurs d’école en application de la loi Rilhac, qui a mis en place pour les directeurs « une délégation de compétences de l’autorité académique » et une « autorité fonctionnelle ».
Pour contraindre les directeurs à accepter le nouveau cadre qui leur est imposé, le décret prévoit une évaluation spécifique après trois ans d’exercice puis une fois tous les cinq ans, c’est-à-dire la périodicité prévue pour les évaluations d’école… Or, les directeurs d’école sont des professeurs des écoles et sont déjà évalués comme l’ensemble de leurs collègues dans le cadre des rendez-vous de carrière. Cette évaluation spécifique est donc destinée à faire peser une pression permanente sur les épaules des directeurs et constitue un pas supplémentaire vers un statut particulier.
De plus le décret 2023-782 du 16 août 2023, publié deux jours après le décret relatif aux directeurs d’école, relatif au respect des principes de la République et à la protection des élèves dans les établissements scolaires relevant du ministre chargé de l’Education nationale permet aux directeurs de suspendre l’accès de l’école à un élève et de saisir l’IA-DASEN de manière à le radier de l’école. Ce décret, qui ne mentionne à aucun moment l’inspecteur de l’Education nationale, établit donc dans le cadre de la loi Rilhac une nouvelle délégation de compétences des autorités académiques vers le directeur, désormais en première ligne, pour supporter les tensions et les pressions qui ne manqueront pas de survenir de toutes parts en cas de situation problématique avec un élève.
Avec la publication de ces décrets, le ministre Attal a donc décidé de franchir un pas significatif dans la remise en cause du fonctionnement de l’Ecole de la République.
La rentrée scolaire dans le Hauts de Seine est une nouvelle fois faite avec les moyens du bord : L’Ecole publique manque de tout !
Des classes de grandes sections, de CP et CE1 en REP souvent à 15, alors que le Flyer ministériel indique clairement le nombre de 12 élèves.
Des classes hors classes plafonnés à plus de 25 élèves par classes en REP comme à l’école Anne Franck à Clamart, ou à plus de 29 en milieu ordinaire comme à Georges Sand à Rueil
Parallèlement, de nombreux collègues à temps partiel et des directeurs d’école n’ont pas de compléments de service d’affecté. Dans la plus part des circonscriptions des remplaçants sont affectés sur des fractions de postes non pourvues, en complément des collègues à temps partiel et, bien souvent, sans tenir compte des obligations personnelles (parcours de soins, garde d’enfants en crèche, …) de ces derniers.
Et comme chaque année, les élèves en situation de handicap dans de nombreuses écoles n’ont pas d’AESH, comme à l’école Georges Cogniot à Malakoff, où les 2 AESH nommées ne peuvent pas être présentes.
Le SNUDI-FO 92 rappelle ses revendications :
• Aucun sureffectif dans les classes n’est acceptable : création de toutes les classes nécessaires !
• Aucune classe ne doit fermer : annulation de toutes les fermetures !
• Aucun poste ne doit rester vacant : recrutement immédiat de tous les personnels nécessaires !
• Aucun élève ne doit perdre d’heures de cours : remplacement immédiat de tous les collègues absents !
• Aucun élève à besoins particuliers ne doit être privé de place dans la structure spécialisée pour laquelle il bénéficie d’une notification ou (et) de son AESH, sur toutes les heures indiquées par les MDPH : recrutement de tous les AESH nécessaires !
• Aucun collègue ne doit se voir imposer une affectation impossible à assumer sans mettre en péril sa santé ou son équilibre familiale !
• Abrogation de la loi Rilhac et de ses décrets d’application !
• L’abandon de toutes les mesures visant à détruire l’école publique : « pacte », « Notre école faisons la ensemble », évaluation d’école…
• Une augmentation immédiate de 10% de la valeur du point d’indice et le rattrapage du pouvoir d’achat perdu depuis des années !